D'où il est question de frère et de soeurs # 2
Merci pour vos gentils commentaires et mails.
En ce qui concerne mon demi frère, les choses sont difficiles, lui répondre serait un échange de banalités, je connaîs davantage de choses sur nombre d'entre vous, que sur lui, mon propre sang. Tant de déceptions autour d'une seule personne, tant d'années de souffrance (14 années sans le voir, auxquelles on peut ajouter les 3 nouvelles), je voudrais tellement plus, je voudrais rattraper tout ce temps, lui dire à quel point il m'a manqué, lui dire tout ce que j'ai été malheureuse sans lui, sans lui à mes côtés pour affronter la vie, les espoirs stupides de seulement le croiser, que toute cette colère s'en aille, s'éloigne et me laisse tranquille. Ce que dit ma soeur sur son blog illustre bien ce sentiment "le pas que j'ai fait était déjà très grand vers toi, et j'peux pas tous les faire!! Le temps portera sans doute d'autres réponses à tout ça..."
J'ai voulu épargner mon père aussi, qu'il ne sache pas que son fils refuse toujours de le voir et qu'il le revendique, des gros mensonges pour lui épargner la peine, bien qu'il ne mérite pas toujours ces efforts de nos parts, une soirée mémorable pour ne pas qu'il voit l'émission avec ses deux enfants qui l'ont rayé de leur vie, en compagnie de David, mon David qui lui est toujours là pour moi, curieux signe du destin...
Puis des gens mal intentionnés, des gens pour qui faire du mal doit être le seul loisir, un peu comme les commentaires blessants chez Madame L., des gens qui sont allés lui raconter qu'ils avaient vu ses enfants à la télé, c'était certes le risque à encourir qu'il le sache, mais nous avions usé de stratagèmes pour qu'il n'en apprenne rien. Ces gens qui n'ont pas la présence d'esprit de se dire que de lui rapporter ceci, ce serait le meurtrir un peu plus dans son coeur de père délaissé. Nous avons du lutter contre ces gens-là, de gros mensonges encore, des coïncidences, "des David et des Sophie, il y en a plein", il avait abandonné le sujet, puis, plus de deux ans après, quelqu'un est revenu à la charge. Ma propre tante est allée lui donner des photos de nous trois, au Train Bleu, signe absolu que nous étions en contact. Et la colère de mon père, les messages méchants, car, sa profonde blessure, il ne l'exprime que comme ça, en négatif, en détruisant ce/ceux qu'il a de plus cher, car, il n'arrive pas à comprendre que ce que nous avons fait ma mère et moi c'était par amour, pour le protéger, pour ne pas qu'il souffre plus que ce qu'il souffrait déjà.
Lorsque j'étais au CM2, souffrant de problèmes de poids, ma mère m'a accompagnée chez une diététicienne, puis une psycholoque. Elle demandèrent à ma mère à partir de quand ces problèmes débutèrent, puis, si tout allait bien à la maison, s'il ne s'était pas passé quelque chose dans ma vie de petite fille, et après en avoir parlé avec ma mère, elle virent que la "disparition" de mon frère, coïncidait avec la prise de poids. Ce fût un autre combat à mener pour moi celà, que d'être différente des autres, différente familialement, physiquement. J'ai secrètement espéré que le retrouver provoquerait l'effet inverse, que, libérée de ces 14 années de questionnement, à défaut de me débarasser de cette protection charnelle du monde extérieur, je me sentirais mieux, et que je pourrais commencer ce combat là, mais les choses en ont été toutes autres. La prise de poids qui stagnait depuis des années, a repris de plus belle, 2 fois plus que ce qui était déjà en trop.
Et il s'agit là de mon prochain combat, je commence les démarches, pour qui me connaît personnellement, celà est une avancée, moi qui fuis l'administratif et qui ai horreur de la paperasse, puis, d'affronter mes craintes, celà est aussi une grande avancée. Sans rien attendre des autres, sans me soucier de ménager la susceptibilité de qui que ce soit, car on me m'a pas souvent ménagée en seulement 24 ans de vie, et c'est un grand pas que je fais que d'essayer de me détacher de tous ces problèmes qui forment une épaisse corolle autour de moi.